version en français
Moqueca est un plat typique de l’état de Bahia au Brésil. L’ingrédient principal est souvent du poisson dont le type donnera le nom du plat : moqueca de saint-pierre, moqueca de thon (ma favorite), moqueca de courbine/maigre, moqueca de raie, moqueca de requin, etc. Un incontournable c’est la moqueca de crevettes, un vrai délice ! Aujourd’hui j’ai réalisé une version au crabe du genre siri (mot en Portugais). Je n’ai pas trouvé la traduction en français, mais en anglais il s’agit des swimming crabs. Vous avez compris, qui dit moqueca dit aussi la mer, mais elle peut très bien devenir végétalienne en utilisant la chair du fruit de jacquier pour remplacer le poisson. Cette recette sera disponible sur le blog à la fin de novembre, donc revenez pour la découvrir ! 😉
Pour réaliser une vraie moqueca à la mode de Bahia, mon terroir, on doit construire une base de saveurs. D’un côté, la mirepoix typique du nord-est du Brésil, une région composée de neuf États qui partagent une identité culturelle et culinaire bien marquée. Notre mirepoix est composée de tomate, poivron vert, oignon, ail, piment plus notre sorte de bouquet garni (le « cheiro verde« ) composé des feuilles fraiches de persil, de coriandre et de ciboulette. On peut incorporer des poivrons jaunes et rouges bien que des oignons blancs et rouges et des différents piments pour colorer encore plus le plat. Bahia = couleur !

D’autre côté, il n’y a pas de moqueca sans un peu de jus de citron pour assaisonner l’ingrédient principal, sans l’onctuosité et la douceur du lait de noix de coco et sans le goût et l’arôme spéciaux de l’huile de palme. C’est ça qui donne identité et caractère au plat. Mais calmez-vous, je sais que vous avez écouté des horreurs à propos de l’huile de palme. Je vous précise, par contre, que l’huile transparent utilisée par l’industrie n’a rien à voir avec notre huile de palme qu’on appelle huile de dendê (phonétique : dẽ.d’e, quelque chose comme dain-dé dit avec un accent toulousin 😛 ). Celui-ci, riche en bétacarotène, est bien orange et épais, avec son odeur appétissante, sa couleur vivante et son histoire. C’est un héritage d’Afrique qui est incorporé à la culture culinaire de Bahia au Brésil, voir l’histoire des peuples africains qui forment le peuple brésilien. Le processus d’extraction de cette huile est artisanal, à froid, de façon soutenable en respectant l’environnement et chargé des significations spirituelles. Il me faut écrire un article juste à ce propos pour vous raconter toute l’histoire et les valeurs du dendê par ici.
On a parlé des ingrédients, mais une moqueca est aussi une méthode de cuisson. Sur une belle quantité d’huile d’olive on dispose des couches successives des ingrédients en commençant par la mirepoix, en intercalant la protéine assaisonnée de sel et jus de citron et en répétant la mirepoix saupoudrée d’un peu plus de sel. Ensuite, on verse le lait de noix de coco et l’huile de palme, avant de parsemer le tout avec le « cheiro verde » (ciboulette, coriandre, persil). Pas besoin d’eau : on met le couvercle pour la cuisson, le poisson ou le fruit de mer va suer et faire sortir son eau, la vapeur dans la casserole va cuire le tout et un jus spectaculaire va se former. On sert ce plat accompagné de riz qui sera imbibé par le jus de la moqueca. La farofa faite avec de la farine de manioc et le vatapá sont des accompagnements aussi typiques.
Au coin du Brésil où j’habite à présent n’est pas facile du tout de trouver des feuilles de coriandre, donc je les ai remplacées par des graines fraîches que j’ai amenées de mon dernier voyage à Bahia et que je conserve dans l’huile d’olive. Un deuxième détournement, je n’ai pas mis du piment dans la préparation, histoire de laisser chaque convive doser la quantité de chaleur dans l’assiette. Je vous montre en photo le montage de ma moqueca que j’ai préparé avec ma mère que j’ai « importé » de Bahia pour me réconforter un peu car la distance est cruelle et je ne la vois qu’une fois par an … un double réconfort pour moi alors : la nourriture et la présence de la mère (qui malheureusement rentre à la maison lundi prochain. 😦


















Avec cette recette je participe au Battle Food marrainé par Nathalie du blog Itinéraires Gourmands qui a choisi la bouffe réconfortante comme thème de l’édition. Elle nous a demandé d’y mettre un peu de notre terroir et ma Bahia est là bien représentée. J’espère que vous avez apprécié mon essai de vous présenter un peu de mon coin et si vous êtes au moins interpelés par ce plat le pari est gagné.
Au Brésil c’est le printemps, pas l’automne et il ne fait pas vraiment froid à ce moment. De toute façon, la moqueca est servie chaude – et la chaleur monte avec le piment, je vous assure ! On déjeune ce plat à la plage, on le prépare aux dimanches en famille. Ses arômes me transportent vraiment au style home sweet home. Mon choix de réconfort ne passe donc pas par la météo pluvieuse, mais par le réconfort que je sens quand je mange un plat de mon terroir, quand ma maison est remplie par les arômes de la cuisine de ma mère, quand je prends une cuillère et je me souviens des moments vécus à Bahia qui me manque tous les jours. La moqueca réchauffe ma bouche, mon corps, mon coeur.
Découvrez des délices créés par les participants du Battle Food #55 :
Annie de By acb 4 you , Gabrielle de Petite cuillère et Charentaises, Léa de Le repaire des ventres faims , Nathalie de Pourquoi je grossis, Hélène de Keskonmangemaman, Stéphanie de Par amour des bonnes choses, Carole de Ramène la popotte, Anaïs d’Encore une lichette, Sabrina deSab’n’pepper, Martine de Grain de sel et gourmandise, Élodie d’Élo dans la farine, Des recettes à gogo, Émeline de Vite fait bien cuisiné, Gaëlle de My nomad cuisine, Lina de Chaude Patate, Sarah de Play with food, Lise de Les placards de Lise, Marie-Astrid de United colours of macarons, Marine de La Polygraphe, Cécile de Platapons, Catalina deLe blog de Cata, Muriel de Les recettes de Mumu, J’ai toujours aimé le jaune moutarde, Marie de My french bakery, Lova de Graine de faim de Kely, Marion de Flying flour, Émilie d’Émilie sweetness, Valérie de Framboise et Bergamote, Christelle de La cuisine facile de Chris, Cécile de À la tite cuillère, Élodie de La cuisine d’une toquée, Les gâteaux de Lic .
Je ne connaissais pas du tout mais que ça a l’air bon!!!!!
J’aimeJ’aime
Belle découverte, comme toujours sur ton blog Lina! Ca a l’air super bon!
Bises Marie
J’aimeJ’aime
Toi très gentile comme d’hab 😉 Je profite le weekend pour faire le tour des blogs et je commencerais par le tien. Bises ma belle
J’aimeAimé par 1 personne
Comme ça à l’air trop bon , tu as bien raison de profiter de ta maman , moi j’ai de la chance la mienne habite à 7 minutes de chez moi , je la vois plusieurs fois par semaine , j’ai du mal à imaginer si je ne devais la voir qu’une fois dans l’année 😥
J’aimeJ’aime
Oh quelle chance d’habiter si proche de la famille !! Je profite chaque seconde avec maman ici, on partage des bons moments en cuisine, on s’embrasse, on rigole … je suis trop contente avec sa visite. 🙂
J’aimeJ’aime
Très sympa de découvrir ta recette brésilienne, on voyage avec toi, merci!
J’aimeAimé par 1 personne
C’est un plaisir le partage ! 🙂
J’aimeJ’aime
Merci pour ce joli voyage plein de réconfort! bises
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ta visite ! À plus 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
j’avais déjà cuisiné ce plat et j’avais adoré! merci de me faire voyager de nouveau
J’aimeJ’aime
J’adore découvrir la cuisine brésilienne à travers ton blog, quel voyage gourmand!
J’aimeJ’aime
Je ne connaissais pas du tout ce plat. Belle découverte qui nous fait voyager!!!
J’aimeJ’aime
Oh, je ne connaissais pas du tout, mais ça a l’air délicieux 😀
J’aimeJ’aime
Très joli plat Lina!
Des bisous
Lova
J’aimeJ’aime
C’est effectivement très coloré, ça donne envie …
J’aimeJ’aime
Je ne connaissais pas cette spécialité. Merci de ta participation!
J’aimeJ’aime
Très jolie recette colorée qui donne envie.
J’aimeAimé par 1 personne
Ahhh… então baiana com o nós!!!! Muito bom… abraços
J’aimeAimé par 1 personne
Que coisa boa! Dendê na veia! 😀
De que parte da Bahia vocês são?
J’aimeAimé par 1 personne
Oi Lina… Estamos em Ilhéus. Que bom dendê na veia né ??? rsrsrs
J’aimeAimé par 1 personne
Moro em Porto Alegre atualmente, mas o coração é conquistense. ^^
J’aimeAimé par 1 personne