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Gâteau de pâtes à la sauce bolognaise

 

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On détourne la tradition !
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C’est avec plaisir que je me mets encore une fois à l’exercice de participer à un défi culinaire avec d’autres blogueurs à fin de connaître leurs créations et de me régaler en cuisine. C’est grâce à l’initiative de Carole du Sunrise Over Sea (2012) qu’on découvre à chaque mois une nouvelle Battle Food. Le mois dernier Lova de Graine de Faim Kelly nous a mis du « souRIZ » avec son thème autour du riz, l’opportunité pour Chaud Patate de créer cette soupe aux accents amazoniens qui déchire ! Gabrielle de Petite Cuillère et Charentaises, la gagnante du défi avec son appétissant suppli au telefono, est donc la nouvelle marraine.

Pour cette cinquantième édition du Battle Food il nous fallait détourner la tradition. J’avoue que le défi est énorme pour moi, en sachant que j’ai réalisé quelques études en Muséologie à la fac et les concepts d’appropriation culturelle ou de détournement d’une culture font un vrai souci pour moi. En cuisine, ça se complique quand je vois un « acarajé » de maïs ou une « feijoada » végétarienne, en sachant que les originels sont des patrimoines culturels issus de contextes historiques et sociaux spécifiques. Donc quand on trouve des « adaptations » de l’acarajé (recette avec de l’huile de palmiste et du haricot black eyed peas) à base de maïs c’est quand même difficile à digérer. La substitution de son huile de palmiste par huile de tournesol, par contre, elle marche quand même à cause des « acaras » africains qui sont à l’origine et à l’inspiration des « acarajés » de Bahia. Alors ce sont deux produits liés par la même racine mais transformés par des contextes géographiques et socioculturels particuliers. La nourriture africaine a souffert une adaptation chez un autre continent sans effacer l’essentiel du acara, le travail sur le haricot et la friture.

Cela dit, je pense que la limite entre la cuisine de fusion, la créativité et la réinvention doit toujours se barrer avant le renversement culturel et l’effacement des origines. En faisant attention à ça, tout est permis et on s’amuse avec ces produits et plats ! Je sais que vous, les français, le comprennent bien avec vos confréries et vos produits d’origine protégée que je trouve des vrais gardiens d’un patrimoine immatériel. Je défends qu’il n’existe pas d’appropriation culturelle individuelle, elle passe nécessairement par la capitalisation et la dénaturation d’une culture. Par exemple, l’entreprise japonaise qui a déposé un brevet sur un fruit amazonien insert dans la culture alimentaire brésilienne et surtout des indigènes de la forêt. Même si la communauté internationale a anulé ce brevet, l’initiative japonaise manque d’éthique, de respect. Vous pouvez connaître cette histoire ici. Ce n’est pas du tout le cas d’appropriation quand on s’inspire d’un plat et on en ajoute nos savoirs personnels, nos ingrédients d’affection, quand on cuisine et on met en valeur le produit d’origine.

En conclusion : oui, le progrès (pas seulement culinaire) se fait à partir des transformations qui font certainement partie de la créativité humaine, des échanges, mais aussi de la reconnaissance. Et donc c’est possible de détourner/modifier/améliorer une tradition sans s’éloigner complètement des racines, en gardant toujours une sorte de respect et de remerciment à ces qui ont découvert ou crée une culture culinaire à laquelle on essaye de contribuer nous aussi. Tout ça c’est juste un exercice de réflexion auquel je me propose par respect aux peuples, aux produits, aux intentions culinaires, aux histoires.

Mais finie la réflexion académique de sciences humaines et sociales on passe à la pratique. Et donc pour ce défi je m’inspire, comme notre marraine a fait pour l’édition précédente, de l’Italie. Je choisis comme ingrédient les pâtes, traditionnellement servies à l’assiette avec sa sauce au-dessus ou mélangée, et je les détourne quant à la forme, mais en gardant la structure pâte-sauce pour qu’on retrouve quand même le gout traditionnel mais en préparation et présentation revisitées. C’est ainsi que je vous propose de transformer les pâtes à la bolognaise en gâteau. Ça sort de l’habituel, ça peut plaire aux enfants par rapport au visuel et par rapport au goût je vous assure, c’est toujours un régal. Je fais mes efforts pour être décalée et donc pour cette recette exceptionnellement on mange des pâtes à l’aide d’un couteau ! Allez ! Mangia che ti fa bene !

Pour 4 gâteaux individuels :

  • 200 g de pâte (suggestion: spaghetti pour des moules rondes ou rigatoni pour des moules carrées)
  • Bouillon de viande pour la cuisson des pâtes
  • 1 càs de farine
  • 2 oeufs
  • 100 ml de lait
  • 2 càs de parmesan rapé
  • Des feuilles de basilic frais
  • Du sel
  • Du poivre jamaican (quatre-épices)
  • De la mozzarela rapée
  • Du beurre pour chemiser le moule
  • De la chapellure pour chemiser le moule

Préchauffer votre four à 180 degrés (Celsius). Chemisez 4 moules avec du beurre et de la chapelure. À l’occasion j’avais à la maison une chapelure de focaccia au romarin et avec ça j’ai pu ajouter des arômes à ma recette. Cette procédure aide à créer d croustillant qui va contraster avec l’intérieur du gâteau. Réservez.

Portez à ébullition le bouillon de viande. Faites cuire les pâtes en les gardant bien al dente car elles vont passer au four après. Par exemple, la cuisson indiquée par le fabricant du rigatoni est de 11 minutes et je l’ai cuisiné pendant 7 minutes maximum. J’ai aussi testé la recette avec du spaghetti dont la cuisson ideále est de 5 minutes et je n’ai mis que 3. Égoutez donc les pâtes que vous avez choisies. Cette procédure permet de garder les pâtes al dente même si elles passent au four.

Dans un bol, mélangez la farine, les oeufs, le lait, la moitié du parmesan et les feuilles de basilic. Assaisonnez avec du sel et du poivre. Mélanger les pâtes à cet appareil et versez-le sur les moules jusqu’à la moitié. Distribuez de la mozzarela et completez les moules avec l’appareil.

Enfournez vos gâteaux pour 25-30 minutes à 180 degrés. Démoulez encore chaud et disposez-les sur la sauce bolognaise dans les assiettes. Pour la déco j’ai mis des feuilles fraiches de basilic et quelques tomates cerise légèrement rôties.

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Pour la sauce bolognaise :

  • 1 fil d’huile d’olive
  • 400 g de viande hachée
  • 1 càs de sauce Worcesteshire
  • 1 oignon rouge en petite brunoise
  • 1 carotte en petite brunoise
  • 3 gousses d’ail hachées
  • de la ciboulette et du persil hachés
  • 2 càs de vin rouge
  • du sel et du piment de Cayenne en poudre
  • 360 ml de pulpe de tomate
  • 180 ml d’eau
  • 2 tomates (sans peau) coupées en cubes
  • 1 càs de lait (optionnel)

Dans une poêle bien chaude caramélisez bien la viande hachée dans un fil d’huile d’olive. Déglacez avec la sauce Worcestershire. Ensuite ajoutez l’oignon, le carotte, l’ail et les herbes fraîches. Déglacez une nouvelle fois avec du vin rouge. Salez et poivrez le tout. Incorporez donc la pulpe de tomate, les tomates et l’eau. Laissez mijoter pendant une quinzaine de minutes. Rectifiez l’assaisonnement (sel et poivre) et l’acidité (en ajoutant 1 càs de lait) votre sauce est prête à déguster.

spaguethi bolognaise

1 spaguetti1 rigatoni

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16 réflexions au sujet de « Gâteau de pâtes à la sauce bolognaise »

  1. Comme tu dis, mangia che ti fa bene 😉 En réalité – et peut-être sans le vouloir – ton assiette ressemble à une version mini d’un plat que l’on fait à Naples… comme quoi les bonnes idées sont valables partout 😉

    Bises et merci pour ta participation gourmande,

    Gabrielle

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  2. Oh, une recette de pâtes ! C’est original et effectivement, la présentation surprendra certainement les convives ! J’aime beaucoup ton idée de déglacer la viande à la sauce Worcestershire, j’essaierai cela la prochaine fois. Ta réflexion sur l’appropriation et le détournement des plats est vraiment intéressante, et il est vrai que l’on devrait y réfléchir un peu plus, en amont de nos créations.

    Aimé par 1 personne

    1. Merci pour ta visite ! Effectivement, tu vas voir, cette sauce finit pour ajouter une saveur intéressante à la viande. Et pour ma réflexion, je suis toujours pour la reconnaissance des origines et pour jamais dénaturer un plat qui répresente toute une culture. Et justement je pense que la réflexion à ce propos est à la base des surprenantes cuisines de fusion que ne dénaturent pas, au contraire, elles arrivent à valoriser les cultures. Comme le mec italien de Food Wars (première saison) quand il a réalisé un plat italien avec des ingrédients japonais, tu te souviens ? (Coté geek activé lol)

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  3. Super le détournement, c’est terriblement appétissant ! j’adore et indirectement j’en profite pour découvrir le cupuaçu sur ton blog.
    Bonne soirée

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    1. Merci pour ta visite ! Ravie de faire connaître des produits brésiliens. D’ici quelques jours je te présente un nouveau fruit au sein de la Bataille Food, le parrain ! Mais en contrepartie tu me rapproche aussi de ma chère Grenoble et du Rhône-Alpes, ok ! 🙂

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